Un nouveau rapport national illustre le coût énorme de l’échec des négociations d’un nouvel accord sur la santé

L’éléphant à la réunion des ministres de la Santé : comment les provinces vont-elles s’adapter au manque à gagner de 31 milliards $

Edmonton, AB – Pendant que les ministres de la Santé du Canada se rassemblent à Edmonton, les coalitions de la santé du Canada communiquent un rapport sur le coût énorme qui sera engendré par les récentes ententes bilatérales conclues à la hâte à la suite des tactiques du gouvernement Trudeau. Selon le rapport, Analyse de l’Accord sur la santé. Coûts et conséquences de l’échec des négociations 2016-2017, l’échec à conclure un nouvel accord va entraîner un manque à gagner de 31 milliards $ pour les provinces qui devront s’adapter sans cibles concrètes pour améliorer les soins de santé publics pour la population canadienne, et sans plan pour combler l’écart financier. Après avoir qualifié de « relations publiques beaucoup plus que substance » la rhétorique autour de la transformation dans le secteur de la santé, et les fonds ciblés pour les soins à domicile et la santé mentale, les coalitions ont déterminé les coûts non monétaires de cet accord perdu, notamment les graves problèmes de sous-capacité dans les hôpitaux publics, et le secteur des soins communautaires et de longue durée; les longs délais d’attente; les inégalités et les problèmes croissants par rapport à l’accès aux soins. Et ces problèmes vont se perpétuer en l’absence de stratégie nationale pour les régler.

Le rapport précise le manque à gagner, par province, entre le financement alloué dans le cadre des ententes bilatérales et le niveau de financement requis pour assurer le maintien de la gamme actuelle de services publics de soins de santé pour les 10 prochaines années. Les chiffres sont substantiels. Les provinces les plus touchées verront un manque à gagner qui varie de 3,4 à 13,6 milliards $.

« Les ententes bilatérales du gouvernement Trudeau vont à l’encontre de leurs promesses électorales et des politiques antérieures du Parti libéral. Plutôt que revitaliser le fédéralisme, tirer parti des réinvestissements dans le cadre de l’Accord de 2004, et du travail déjà amorcé pour restaurer les services de santé et établir des cibles de progrès mesurables, le gouvernement Trudeau s’est plutôt rangé du côté des politiques de repli de l’époque Harper », souligne Natalie Mehra, coauteure du rapport et directrice exécutive de la Coalition ontarienne de la santé. « Il est fondamental de repenser les politiques. »

« Les patients ressentiront les effets de ces compressions. Un nouvel accord sur la santé devra être négocié, ce n’est qu’une question de temps », précise Adrienne Silnicki, coauteure du rapport et directrice des politiques et de la défense des droits à la Coalition canadienne de la santé. « Un accord sur la santé devrait représenter une occasion de protéger, consolider et améliorer notre système public de soins de santé. Cet enjeu est trop important pour l’abandonner pendant une autre décennie. »

Les coalitions de la santé du pays demandent aux gouvernements (fédéral, provinciaux, territoriaux) de retourner à la table de négociation. Pour protéger les soins de santé publics pour tous, le gouvernement fédéral doit consentir à faire sa juste part et s’engager à défrayer les coûts véritables des soins de santé. Cela exige un facteur de progression du Transfert canadien en matière de santé (TCS) d’au moins 5,2 pour cent. Pour consolider les soins de santé publics, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux doivent réaffirmer leur engagement envers la Loi canadienne sur la santé, et le gouvernement fédéral doit la mettre en application comme il se doit. Les deux ordres de gouvernement doivent s’engager à dépenser les fonds alloués aux soins de santé publics pour les soins de santé publics. Ils doivent augmenter les capacités afin de diminuer les temps d’attente, et mettre en place des normes nationales afin que les personnes du Canada aient accès à des soins de santé publics équitables, et de grande qualité. Il faut un leadership au palier fédéral si nous voulons améliorer les soins de santé publics, et si nous voulons élaborer un régime national d’assurance-médicaments, une stratégie ciblant les soins aux aînés, et offrir davantage de services de santé mentale

Les coalitions de la santé provinciales et territoriales de partout au pays marqueront la réunion pancanadienne des ministres de la Santé en diffusant le rapport dans leur propre province aujourd’hui.

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Pour en savoir davantage :
Amélie Baillargeon, Directrice nationale, opérations et projets, Coalition canadienne de la santé, 613-983-0665, amelie@healthcoalition.ca

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