Tommy Douglas

Politicien de la Saskatchewan, Tommy Douglas est surtout connu sous le nom de « père de l’assurance-maladie ». Pendant son mandat de premier ministre de la province, il fait la promotion du régime universel d’assurance-maladie qui sera éventuellement adopté dans tout le Canada.

En 2004, Tommy Douglas est nommé « Plus grand Canadien de tous les temps » par les électeurs du Canada. Pendant longtemps, sa fille, Shirley Douglas, a été porte-parole de la Coalition canadienne de la santé et, en 2014, son petit-fils, Kiefer Sutherland, participe à la campagne de la Coalition sur le renouvellement de l’Accord sur la santé.

« Sans effort concerté pour exercer de la pression sur le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, l’érosion de l’assurance-maladie va continuer de plus belle et pourrait même s’accélérer. Notre plus grand espoir repose sur la Coalition canadienne de la santé… pour préserver et améliorer le régime d’assurance-maladie. » [Traduction]

― Tommy Douglas, Lettre à Jim MacDonald, coordonnateur des programmes sociaux et communautaires, Congrès du travail du Canada, 18 décembre 1979.

Discours prononcés par Tommy Douglas

Conférence S.O.S. Medicare en 1979 (en anglais seulement)

L’avenir de l’assurance-maladie (1984)

« Il ne fait aucun doute, le régime actuel d’assurance-maladie est gravement menacé de sabotage. Un des dangers est la surfacturation croissante qui signifie seulement une chose : nous sommes en train de déterminer deux types de personnes dans le secteur des soins de santé, notamment ceux qui dépendent du régime général et dont les soins sont payés par les fonds du gouvernement, et ceux qui paient « un petit supplément » aux médecins qui veulent un petit supplément.

Si cela continue, le pourcentage payé en surfacturation va augmenter à chaque année et les gens en viendront à dire : « Je paie presque autant en surfacturation et que je paie par mes impôts ».

Laissons tomber ce plan. Sinon, nous aurons certains médecins qui voudront seulement des patients qui acceptent la surfacturation, et il s’agira des médecins les plus compétents et des chirurgiens les plus chevronnés. Ainsi, après un certain temps, les personnes qui refuseront la surfacturation [ou ne pourront pas payer] devront aller voir des médecins et des chirurgiens moins compétents, et nous serons alors revenus à la case de départ de la lutte pour l’assurance-maladie. Les mieux nantis qui peuvent payer auront une norme de soins et les moins fortunés devront accepter une norme moins élevée.

Vraiment, nous n’allons pas retourner à un système au sein duquel la qualité des soins aux patients dépend de la capacité à payer. Tout pays libre qui parle de processus démocratique et qui permet à la surfacturation de devenir la règle générale va à l’encontre des principes de base du processus démocratique.

Les primes exigées dans certaines provinces représentent l’autre danger au système actuel. En Ontario, par exemple, une veuve avec trois enfants doit payer 500 $ à 600 $ en taxes par tête. Quelle situation ridicule. Vous ne payez pas pour l’éducation sur une base « par tête ». Vraiment, si nous considérons l’éducation comme un droit, il devrait en être de même pour les soins de santé… sans égard au revenu.

Je vous le dis, si ceux et celles d’entre nous qui croyons en l’assurance-maladie n’élevons pas la voix et ne nous exprimons pas clairement, si nous ne poussons pas nos voisins, nos amis et nos collectivités à agir, alors nous sonnons le glas sur l’assurance-maladie dans ce pays et, moi, je ne vais pas rester sans rien faire et attendre de voir ce qui va se passer. J’ai contribué à la mise en œuvre du régime d’assurance-maladie au Canada et, même à mon âge, je vais parcourir le pays à pied, de l’Atlantique au Pacifique, pour empêcher la destruction de l’assurance-maladie.

Toutefois, même si nous éliminons la surfacturation, et même si tous les coûts de l’assurance-maladie sont payés à partir des revenus du gouvernement, nous n’aurons pas encore abordé le problème le plus important, notamment comment restructurer un système de soins de santé qui est lamentablement désuet.

Il faut s’orienter de plus en plus vers les cliniques de soins. Il faut offrir, aux médecins, des incitations financières pour qu’ils ouvrent des cliniques ou se joignent à des cliniques, qu’ils soient payés sur la base d’un salaire ou de la rémunération à l’acte. Il faut établir ces cliniques dans les hôpitaux ou près des hôpitaux afin que les personnes aient un accès aisé aux établissements de diagnostic et de traitement.

N’oublions pas que le but ultime de l’assurance-maladie doit être de maintenir les gens en santé plutôt que les rafistoler lorsqu’ils tombent malades. Cela signifie des cliniques. Cela signifie réserver les hôpitaux pour les traitements actifs seulement, en sortir les patients souffrant de maladies chroniques et les placer dans des foyers de soins, mettre en place des soins infirmiers à domicile beaucoup plus efficaces, permettre à tous d’avoir un examen annuel chez le médecin et d’être vaccinés. Cela signifie élargir et améliorer le régime d’assurance-maladie en ajoutant la couverture des médicaments et des soins dentaires. Cela signifie promouvoir la bonne condition physique par les sports et les autres activités.

Tous ces programmes devraient être conçus dans le but de maintenir les gens en santé car, à long terme, cela s’avère moins dispendieux que la pratique actuelle de les traiter après qu’ils soient tombés malades.

Il me semble que voilà la tâche que nous avons devant nous, et je vous suggère que de tels programmes peuvent être élaborés dans le cadre de l’assurance-maladie, et que c’est notre devoir de faire en sorte qu’un tel programme de prévention soit mis en œuvre.

Nous ne pouvons pas rester à rien faire. Nous pouvons reculer ou nous pouvons avancer. Le choix que nous ferons aujourd’hui déterminera l’avenir de l’assurance-maladie au Canada. » [Traduction]

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